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Un divorce à Créteil - Dans l'intérêt de l'enfant
 
La protection de l’enfance concerne directement ou indirectement tous les Français. Dans la première partie de cet article j’ai pensé utile de rappeler dans les grandes lignes le dispositif des visites médiatisées et l’expérience que j’ai eu de l’application de la mesure judiciaire dans les faits.
 La seconde partie n’est pas une fable, les photos, les films, les anecdotes, nous font pénétrer le monde interne de l’enfant : nous écoutons avec lui, nous voyons ce qu’il voit.
Ces pages nous amèneront à nous interroger comment un enfant arrive là et dans quel état il en sort. Je voudrais que ‘Mon histoire’, à laquelle le lecteur pourra se reporter, aide à comprendre le rôle de la justice, à déterminer la chaîne des responsabilités dans ce qui apparaît comme un désastre. Si seulement il y avait eu un peu d’humanité et de respect!
J'espère que mon témoignage conduira à une prise de conscience de la souffrance de l'enfant, otage des graves dysfonctionnements judiciaires, sociaux et éducatifs.
Notre pays refuse de regarder en face ses erreurs, de les corriger, de prendre en compte les connaissances actuelles admises dans d'autres pays, en conséquence, de plus en plus de jeunes évoluent vers des comportements violents. Les bilans sur les plans humain et financier sont dramatiques.
 
Quand un juge décide d’appliquer une mesure de visites médiatisées, il invoque immanquablement l’intérêt de l’enfant, la protection de l’enfant.
Ce que disent les professionnels : les visites médiatisées sont mises en place lorsqu’est constaté que la rencontre avec un parent est traumatisante pour l’enfant.
Le dispositif des visites médiatisées, consiste à ne faire rencontrer l’enfant que dans un lieu institutionnel spécialement adapté, en présence d’intervenants en parfaite connaissance des techniques et impliqués dans la situation. Les visites médiatisées s’intègrent alors, toujours dans un dispositif qui inclut un suivi et une écoute spécifique individuelle de l’enfant.
Ecoute de l’enfant et suivi, rencontres avec les parents permettent une synthèse, une évaluation et une appréciation de la situation donc de comprendre et de progresser.
Ce que disent les juges : avant de décider d’une telle procédure lourde de conséquences, le juge démarre en principe une phase d’instruction au cours de laquelle il ordonne diverses mesures, afin d’avoir une meilleure connaissance de la situation de l’enfant et de son milieu familial et d’apprécier l’opportunité de la décision. Il est fondamental de définir avec précision les difficultés pour préparer l’avenir de l’enfant, sa socialisation, dans le respect des droits et besoins d’un enfant.
 
Il constitue mon seul lien avec l’enfant d’où l’intérêt de se pencher sur son fonctionnement et sur l’application de la mesure ordonnée par le juge.
Je suis autorisé à voir l’enfant 3 fois par mois durant 2 heures. Mais les vacances, les fermetures inopinées, les absences de la mère, font que ces données sont bien optimistes. Sur les derniers 6 mois j’ai pu le voir 16 heures.
 
Le Juge aux Affaires Familiales précisait dans son ordonnance prendre, dans une totale ignorance de la situation, une mesure provisoire jusqu’au rapport de l’expert attendu dans un délai de 3 mois, et dont elle assumait la responsabilité du suivi. La réalité fut autre. Aujourd’hui plus de 3 ans après, le jugement a eu lieu et la situation n’a pas changé. Cette mesure prise avec désinvolture, sans discernement, dans une iniquité ostentatoire et le refus de savoir, ne s’intègre dans aucun suivi ni écoute spécifique individuelle de l’enfant.
 
L’APCE est un Point Rencontre, désigné par le magistrat de ‘lieu médiatisé’. Le terme est trompeur, abusif et inapplicable. L’APCE-94 le précise d’ailleurs sans ambiguïté. Préservation du lien père/enfant, respect de l’enfant et du parent, (ajoutons père pour être précis), écoute, socialisation et suivi de l’enfant, réflexion sur son avenir deviennent ici hors sujet.
La tromperie est lourde de conséquences. Elle touche la justice, l’APCE, les acteurs sociaux, la famille, les enfants.
 
Un site hors normes et inadapté, n’assurant aucune sécurité physique ou psychologique aux enfants. Je salue l’attitude courageuse et responsable mais hélas infructueuse du personnel et de la coordinatrice en poste depuis peu à Saint Maur, qui ont pris par deux fois la décision d’arrêter les visites qui mettaient l’intégrité psychique et la vie des enfants en danger.
Cette démarche arrive après des années d’immobilisme, d’indifférence, de refus d’écoute, de dialogue impossible avec la référente des familles de l’APCE, dans une situation rendue ingérable et toxique pour les enfants.
Sur les derniers 6 mois, pendant 16 semaines les visites n’ont pas été possibles. Un constat bien sévère, dans un climat délétère et de lourdes interrogations sur l’ignorance ou l’indifférence des acteurs sociaux et de la justice. Comment comprendre un partenariat immense et solidaire dont s’enorgueillit le Val de Marne, bien silencieux et inefficace, dans la dénonciation des dysfonctionnements et leur traitement.
« Reste que l’intérêt supérieur de l’enfant est bien l’affaire de tous, citoyens comme institutions. Simple question de responsabilité collective. (Protection de l’enfance : Conseil Général du Val de Marne). »
                                                                                                                                                                                            
Le centre a fermé pour raison d’hygiène et sécurité et vient de rouvrir le 20 décembre 2008. Durant cette période aucun site de remplacement ne fut proposé (Absence de visite durant 55 jours). A la réouverture après 2 mois de travaux, je constate le remplacement d’une prise électrique et l’installation de quantité de radiateurs électriques pour suppléer au chauffage central défaillant, ce qui pose un problème aggravé dans un dispositif électrique hors normes. Ce qui était prévisible ne manqua pas de se produire, à peine les visites ont-elles repris que moins de deux semaines plus tard un coup de fil me prévient qu’elles sont interrompues à nouveau toujours pour les mêmes raisons. L’insalubrité des lieux ne fut pourtant pas une découverte, car bien avant qu’il ne fut fermé ce que je découvris à mon arrivée en janvier 2006  était pire que ce que je pouvais imaginer : locaux fréquemment sans chauffage en raison de pannes, fuite d’eau dans l’évier, installations électriques hors normes, fils électriques non protégés, prises électriques cassées, produits d’entretien à la portée des enfants, des chariots instables défectueux placés n’importe où, non fixés et qui s’écroulèrent trop souvent au passage des enfants, épaves de jouets rouillés, jouets cassés en plastiques tranchants comme des rasoirs jonchant le jardin, jardin non entretenu.
 
La justice désignera un expert, le magistrat n’en tiendra aucun compte, l'expert psychiatre désigné par la justice sera sans ambigüité :
« Le maintien du statu quo actuel n'apparaît pas possible car préjudiciable aux intérêts de l'enfant.
La présence du père apparaît nécessaire pour sa bonne évolution et ceci sans attendre davantage.
…son avenir est menacé. »
 
Lieu de vie inadapté aux enfants : des salles remplies de jeux inaccessibles avec des scellés au scotch sur les ouvertures. Incompréhensibles pour les enfants ? Pourquoi n’ont-ils pas droit à ces jeux ? Pourquoi ont-ils été achetés ? A qui sont-ils réservés ? Condamner ces enfants à faire du vélo ou du roller dans un petit jardin, dans une allée de 10 mètres de sable et de gravillons ou à circuler et à jouer dans une salle de conférence. Quelles frustrations pour le père et l’enfant. Quand on pense que l’on veut et l’on a tant à leur offrir. Quel gâchis !
 
Et demain, les conséquences : Il y a ici trop de situations dramatiques. Deux adolescents qui durant des années jusqu’à la majorité pour l’un resteront ici et n’adresseront pas un mot ou ne jetteront pas un regard à leur père ; un enfant lourdement handicapé qui se traîne à terre en hurlant  près des plinthes électriques arrachées, un enfant reposant sur la table cachant à jamais son visage à la société. Ces enfants, ces pères, je les aime, je partage avec eux ces difficiles et bien inutiles moments. N’y avait t il pas une autre solution humaine celle là pour ces enfants et leurs familles ? Que font ces enfants ici ? Oui que font ces enfants ici ? Que sera le demain de ces enfants abandonnés, que l’on exécute, mais aussi de ces familles broyées, jetées dans la précarité et la marginalité, pères donnés aux chiens, mères instrumentalisées.
La quasi-totalité des enfants sont ici par une décision du même Juge aux Affaires Familiales de Créteil, sans suivi, sans même une enquête sociale ou psychologique, jetés ici par des mères instrumentalisées, trop souvent immatures ayant proféré contre leur conjoint des accusations désormais fournies en kit.
Je retrouve mon enfant le 20 décembre 2008, après de 2 mois d’interruption de visite, dans un état qui me terrifie : il ne me parle presque pas, refuse de jouer. Il n’est guère difficile de comprendre ce qui s’est passé. Cela aurait pu et aurait du être évité.
Ces épisodes angoissants se sont multipliés à l’APCE, je pourrais rappeler :
En septembre-octobre 2006 à 3 reprises pendant 45 minutes l’enfant se cache le visage et refuse de sortir de sa poussette.
Le samedi 6 octobre 2007, jour suivant la première visite de l’AEMO au domicile de mon ex-épouse, l’enfant présentait devant le personnel de l’APCE, la crise la plus violente que j’ai pu observer. Le médecin référent confirmait le lundi 8 octobre que l’enfant allait très mal et avait conseillé à la mère de l’amener aux urgences. Que sera demain ?
La référente auprès des parents à l’APCE, refusera toujours de signaler les incidents concernant mon enfant. L’accès au centre sera toujours inaccessible aux acteurs sociaux enquêtant dans le cadre de leur mission.
 
L’APCE, dans son fonctionnement brise le lien social, et la relation père/enfant.
Enfance volée : la mesure conduit progressivement à la rupture du lien père/enfant, mais aussi de tout lien familial et social, à l’exclusion de l’enfant du monde des enfants, du monde des humains. Les conditions de vie de l’enfant, son environnement génèrent frustration et révolte.
APCE-94, Bastille des temps modernes, Mouroir, Léproserie où l’enfance est abandonnée, dans l’ignorance, dans l’indifférence, dans l’oubli, dans le mépris, sans souci de son devenir. Les deux fermetures du centre dans une indifférence totale illustrent bien mes propos.
APCE, creuset, où s’élaborent dans une alchimie effroyable, une désocialisation, une discrimination, une marginalisation, où l’enfant se déstructure, se parcellise. Pour beaucoup il est déjà trop tard. La République n’a-t-elle rien de mieux à leur offrir que guider les premiers pas de ses enfants dans la souffrance vers la révolte et la violence ?
APCE-94, Point Rencontre certes, des clichés, des idéologies dévastatrices, bien ancrées et hors réalité, d’une justice rebelle à tout progrès, rebelle à la raison.

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Date de création : 09/01/2009 : 22:03
Dernière modification : 07/03/2009 : 21:57
Catégorie : Un divorce à Créteil
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